Ne rien faire,
c’est mal,
soufflent ses fantômes.
Si tu ne fais rien,
tu n’auras rien
et ne rien avoir
c’est la pauvreté,
la misère,
lui murmurent ses ombres.
Si tu ne fais rien,
tu n’auras rien
et surtout,
tu ne seras rien !
lui chuchotent ses chimères.
Si tu es Rien,
personne ne peut t’aimer.
On n’aime pas Rien.
lui répètent sans cesse
ses ténèbres.
Voilà pourquoi
elle a grand-peur du Rien !
Le Rien l’obsède.
Il est partout,
il me guette,
me cherche,
pense-t-elle
tout en évitant de penser à Rien.
Le grand Rien,
c’est personne à ses côtés.
Le grand Rien,
c’est la mort !
Ses peurs sont là.
Grandes devant elle.
Elle vacille,
se met à faire tout
et n’importe quoi
pour ne pas faire Rien !
Ses peurs sont là
grandes devant elle.
Mais, pour la première fois,
elle regarde son courage qui est là, près d’elle.
De ses deux mains, elle le prend, l’embrasse,
et avec lui,
grâce à lui,
elle enjambe ses peurs.
Ce n’est pas rien d’enjamber ses peurs,
croyez-moi !
Et après ?
Après c’est incroyable comme elle se sent grande !
Si grande !
Elle regarde alors le paysage que ses peurs lui cachaient.
Elle s’assoit, son courage près d’elle,
et d’un grand souffle, elle se vide de tous ces petits riens
qui l’encombraient, lui pesaient.
Une fois vide de ses riens, elle prend conscience qu’elle est pleine de Tout.
Alors, elle peut faire rien,
sans peur
elle peut n’avoir rien,
sans crainte,
car elle sait.
Elle sait qu’Elle est.
Aline de Pétigny – 9 avril 2020